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Première Vision SS25 – SED NOVE rencontre les tanneurs et interroge Ganni sur leur choix de ne plus utiliser de cuir

A l’occasion de Première Vision SS25, SED NOVE Studio est allé à la rencontre des tanneurs français pour prendre le pouls de l’industrie du cuir et a interrogé la marque danoise Ganni sur leur décision ne plus utiliser ce qu’ils appellent le « cuir vierge ».

Première Vision est l’événement parisien biannuel où convergent les leaders de l’industrie et les passionnés pour explorer le monde fertile de la mode. Et SED NOVE Studio met un point d’honneur à être présent aux côtés des acteurs de la filière cuir pour explorer de nouvelles perspectives. Contrairement à l’édition AW24 de juillet de l’année dernière où les professionnels français du cuir étaient rares, 14 tanneurs français étaient présents à Première Vision SS25 pour montrer leur savoir-faire sur l’édition parisienne du salon. Un effort collectif qui a été apprécié par les visiteurs.

Pour SED NOVE Studio, un aspect important de l’événement a été une série de rencontres avec des tanneurs pour échanger des idées, acquérir des connaissances précieuses et forger des partenariats stratégiques. Ce fut aussi l’occasion de découvrir les nouveaux développements des professionnels français, de leur présenter les opportunités de valorisation des stocks dormants et aborder avec eux les défis incontournables de l’avenir de l’industrie du cuir.

SED NOVE Studio a présenté les nouveaux développements de son offre de gifting personnalisé en cuir, destiné à séduire et fidéliser les clients des tanneurs et les encourager à renforcer leurs relations commerciales. À la fois objets life style et utiles au quotidien, les prototypes présentés ont été largement appréciés par les tanneurs rencontrés. Ils y voient un moyen innovant de réutiliser leurs cuirs dont les performances ne sont pas conformes aux spécifications mais également une opportunité de présenter leurs nouveaux développements.

Outre les sessions intéressantes avec les tanneurs et comme de nombreux visiteurs, nous avons assisté à un exposé sur l’innovation dans le domaine du cuir, présenté par la marque de mode danoise branchée Ganni. La présentation de la marqye avait pour thème sa dernière actualité : de nouvelles bottes souples fabriquées à partir de cuir recyclé, suscitant des discussions sur l’avenir durable de la production de cuir.

Cette présentation nous a fait réagir. Qu’adviendra-t-il des peaux d’animaux issues de la consommation mondiale de viande et de l’impact environnemental potentiel de l’abandon des méthodes traditionnelles de production du cuir ? Interrogée sur cet impact environnemental potentiel à long terme dans un scénario où les peaux d’animaux ne seraient plus transformées en cuir, Julie Verdich, département matériaux innovants et responsables chez Ganni, a expliqué que l’engagement de l’entreprise consistait principalement à réduire l’empreinte carbone de ses produits. Elle a mis en avant les résultats de leurs recherches indiquant que l’utilisation de « cuir vierge » se traduit par une empreinte carbone plus élevée que celle du cuir recyclé.

Bien que cela n’ait pas été précisé au cours de l’exposé, il faut garder à l’esprit que l’empreinte carbone du cuir est généralement élevée car un pourcentage important de l’évaluation du cycle de vie du matériau est attribué à l’élevage des animaux à destination première de l’industrie agroalimentaire.

En utilisant des matériaux recyclés dans ses bottes et autres produits, Ganni souhaite contribuer à réduire l’empreinte carbone de la mode. Ce qui ne signifie pas nécessairement une voie plus durable et plus respectueuse de l’environnement lorsqu’il s’agit du cuir. En effet, les experts de l’industrie du cuir s’interrogent quant aux implications de l’utilisation de cuir recyclé comme alternative au cuir originel face à l’augmentation de la consommation de viande dans le monde. Ils soulèvent la question de savoir ce qu’il adviendrait des peaux d’animaux si elles n’étaient pas transformées en cuir. Par ailleurs, dans une industrie de la mode de plus en plus obsédée par les données, l’empreinte carbone actuellement attribuée à l’élevage dans l’évaluation du cycle de vie du cuir ne doit-elle pas être abordée de manière différente ?

Leopolda Contaux-Bellina, fondatrice SED NOVE Studio

Le hall cuir de Première Vision SS25 est une plateforme dynamique aux acteurs de l’industrie pour se connecter, collaborer et envisager l’avenir de l’innovation et de l’artisanat du cuir. En mettant l’accent sur la créativité, la durabilité et le savoir-faire artisanal, l’événement a réaffirmé l’engagement de l’industrie à susciter des changements positifs et à façonner l’avenir de l’innovation dans la filière cuir.


Présentation de la collaboration créative entre les étudiants de l’IFM et les Tanneurs Français

At Première Vision SS25, SED NOVE meets with tanners to feel the pulse of the leather industry and questions Ganni’s choice to stop using what they call “virgin leather”.

Première Vision is a bi-annual event where industry leaders and enthusiasts converge to explore the boundless world of fashion, and we at SED NOVE make it a point to be present and explore new possibilities with French tanners. Unlike July AW24 edition, 14 French tanners showed up at Première Vision SS25 to showcase their know-how in the Parisian hub that is show’s Paris edition. A collective effort that was appreciated amongst French visitors.

A significant aspect of the event was our series of meetings with seasoned tanners, providing a platform for industry players to exchange ideas, gain valuable insights, and forge strategic partnerships. The event was a melting pot of ideas, featuring insightful discussions with key tanners on their new developments, the reusability of leather deadstock and thought-provoking challenges in the leather industry. 

In a nod to innovation and customization, SED NOVE also took this opportunity to pitch its novel offering in the realm of customisable leather gifting, pushing forth a personalised experience for tanners and industry leaders to build on their prominent relationships while identifying innovative ways to re-use finished leathers underperforming specifications. The idea and samples were widely appreciated among renowned tanners.

In addition to the engaging sessions with tanners, attendees were treated to a thought-provoking talk on leather innovation by trendy Danish fashion brand Ganni. Ganni’s presentation delved into their latest breakthrough: new slouchy boots crafted from recycled leather, sparking discussions on the sustainable future of leather production. Their talk urged us to raise pertinent questions about the utilization of animal hides generated from worldwide meat consumption and the potential environmental impacts of shifting away from traditional leather production methods. When asked about their view on the potential long-term environmental impact of a scenario where animal hides are no longer transformed into leather, Ganni’s Innovative & Responsible Materials Manager, Julie Verdich, explained their commitment was primarily to reduce the carbon footprint data of their products. They highlighted their research findings, which indicate that the use of « virgin leather » results in a higher carbon footprint compared to recycled leather. Although not specified during the talk, leather carbon footprint generally adds up to a high number because a significant percentage in the life cycle assessment of the material is attributed to animal-farming. By utilizing recycled materials in their slouchy boots and other products, Ganni aims to achieve a lower carbon footprint fashion. Which does not necessarily mean a more sustainable and environmentally-friendly path when it comes to leather. Firstly, leather industry experts are aware of the implications of using recycled leather instead of real leather in the face of increasing meat consumption globally, so it raises the questions of what would happen to animal hides if not transformed into leather? Secondly, in an increasingly data-obsessed fashion industry, should the carton footprint currently attributed to animal farming in leather’s life cycle assessment remain this way?

Overall, Première Vision 2024 served as a dynamic platform for industry players to connect, collaborate, and envision the future of leather innovation and craftsmanship. With a focus on creativity, sustainability, and know-how, the event reaffirmed the industry’s commitment to driving positive change and shaping the future of leather innovation.